Entre deux continents : Une enfance entre la Suisse et l'Amérique
Didier Borel, financier genevois et créateur de contenu pour « The Swiss Road to Crypto »
Né aux États-Unis en 1964, d’un père suisse et d’une mère polonaise rescapée de l’Holocauste, il a grandi entre New York et Boston avant de poser ses valises en Suisse à 18 ans. Son parcours, à la croisée des influences culturelles suisses et américaines, reflète une éducation alliant rigueur et créativité. Fort d’une carrière de 25 ans en finance, il s’est aujourd’hui tourné vers le monde des crypto-monnaies. Entre épreuves et réussites, ses racines familiales et culturelles restent son point d’ancrage.
Une enfance entre deux continents
J’ai passé mon enfance en Amérique, principalement à New York et à Boston, où je suis né en 1964. Jusqu’à mes 18 ans, j’ai grandi dans cet environnement, mais je venais régulièrement en Suisse pour les vacances. Puis, en 1982, à l’âge de 18 ans, j’ai déménagé définitivement en Suisse. Depuis, j’ai vécu dans différents endroits : quelques années à Londres, à Zurich, une année à Berlin, et le reste du temps à Genève – probablement environ 35 ans. Pendant une grande partie de ma carrière, j’ai travaillé dans la finance, en tant que trader d’obligations, une activité que j’ai exercée pendant près de 25 ans. Aujourd’hui, je suis moins impliqué dans la finance traditionnelle, mais j’ai découvert le monde des crypto-monnaies, où je suis désormais actif. Pendant plusieurs années, j’ai même animé un podcast consacré principalement à Bitcoin. Du côté familial, mon père était d’origine suisse, tandis que ma mère était polonaise. Elle a grandi en Pologne pendant la guerre et a quitté son pays en 1957 pour venir en Suisse, où elle a entrepris des études de médecine. C’est là qu’elle a rencontré mon père – tous deux étaient médecins et se sont mariés. Ils ont vécu en Suisse jusqu’en 1960, avant de décider de partir pour les États-Unis.
Leur immigration vers l’Amérique s’explique par deux raisons principales. D’un côté, il y avait une forte attraction professionnelle : dans les années 1960, les États-Unis étaient un centre mondial de la recherche médicale. Mes parents, engagés dans ce domaine, trouvaient l’Amérique plus stimulante pour leurs projets scientifiques. À cette époque, le président Kennedy avait lancé des initiatives ambitieuses, notamment le programme spatial, qui injectaient des financements considérables dans la recherche. Cela rendait les États-Unis particulièrement attractifs pour les scientifiques et chercheurs du monde entier.
D’un autre côté, il y avait une motivation personnelle : mon père entretenait une relation très conflictuelle avec son propre père en Suisse. Cela l’a poussé à chercher un nouveau départ, loin de son milieu familial. Cette double dynamique – l’attirance pour les opportunités en Amérique et le besoin de s’éloigner de son père – explique leur décision de partir.
Le poids des racines et des choix familiaux
Malgré cela, mon père est resté attaché à la Suisse, où il est revenu bien plus tard. Ce lien, ainsi que mes séjours fréquents en Suisse pendant mon enfance, ont profondément marqué ma vision des deux cultures. Mes deux parents étaient médecins, tous deux ayant suivi des études de médecine et consacré leur carrière principalement à la recherche médicale. Mon père venait d’une famille aisée suisse. En Suisse, il n’y a pas vraiment de noblesse au sens français ou italien, mais certaines familles se distinguent par leur patrimoine, leur éducation, et leur position dans la société. À l’époque, être gradé dans l’armée était également un signe de statut social. Ma mère, en revanche, venait d’un tout autre milieu : elle était une juive polonaise, l’une des rares survivantes de sa famille après la guerre. Toute sa famille a péri pendant l’Holocauste. Après la guerre, elle a quitté la Pologne, d’abord pour la Belgique, puis pour la Suisse, où elle a refait sa vie. De la famille de ma mère, il ne reste qu’une cousine, Ignace. En revanche, la famille de mon père, épargnée par les drames de la guerre, est beaucoup plus étendue, et j’ai de nombreux cousins de ce côté.
Éducation et différences culturelles : Suisse versus États-Unis
Si on compare l’enfance en Suisse et aux États-Unis, je dirais que l’enfance en Amérique est bien plus difficile qu’en Suisse. C’est du moins ce que j’ai vecu. Les enfants aux États-Unis grandissent plus vite. Même si j’ai grandi dans un milieu plutôt privilégié, chaque fois que je venais en Suisse pour les vacances, je trouvais que les enfants suisses vivaient dans un monde beaucoup plus protégé. Cela leur permettait de mûrir moins rapidement, de se méfier moins des autres. Ici, tout semble plus simple : il y a moins de crimes, moins de pressions. Pour illustrer, des amis italiens à Genève m’ont raconté qu’à Naples, on grandit rapidement à cause de la présence des truands dans les rues, ce qui oblige les enfants à développer un instinct aiguisé dès leur plus jeune âge. Eh bien, l’Amérique, c’est un peu ça, bien que dans une autre mesure. La Suisse, en comparaison, m’a toujours semblé comme un cocon, un monde protégé. Ce qui peut avoir ses avantages et ses inconvénients.
En termes d’éducation, même si j’ai eu la chance d’aller dans de bonnes écoles aux États-Unis – mes deux parents ayant fini professeurs à Harvard, ce qui m’a offert un milieu intellectuellement privilégié –, je dirais que l’enseignement était meilleur en Suisse. À mon avis, l’éducation en Suisse est plus structurée, alors qu’aux États-Unis, on met davantage l’accent sur l’esprit d’initiative et la créativité. Cela soulève une question fondamentale dans l’éducation des enfants : faut-il leur donner un cadre structuré, leur apprendre des leçons bien définies qu’ils restituent fidèlement, ou faut-il les encourager à réfléchir par eux-mêmes, à développer leur esprit critique et leur créativité ? Bien sûr, la meilleure réponse, c’est de faire les deux.
L’Amérique : Terre d’opportunités et de contradictions
Cependant, en Amérique, l’éducation structurée est souvent moins présente. On demande moins à l’enfant d’apprendre une leçon de manière rigoureuse pour ensuite la reconstituer. Résultat : il maîtrise parfois moins bien les sujets appris. En revanche, il développe un esprit d’initiative et de questionnement qui lui est très utile plus tard, à l’âge adulte. En Suisse, c’est l’inverse. L’enfant est souvent mieux encadré, il apprend à restituer précisément ce qui lui a été enseigné. Mais lorsque les étudiants passent à l’université, ils rencontrent parfois des difficultés, car ils se retrouvent moins encadrés et doivent prendre plus d’initiatives. Ils sont alors confrontés à un changement de méthode qui peut être déstabilisant. Un autre aspect que j’ai remarqué : les élèves suisses sont souvent plus disciplinés, en particulier dans des matières comme les mathématiques, qui sont enseignées à un niveau plus avancé qu’aux États-Unis. Là-bas, les maths ne sont pas toujours aussi exigeantes ou valorisées. En résumé, chaque système a ses forces et ses faiblesses. L’idéal serait de combiner le meilleur des deux mondes : la discipline et la rigueur suisses avec l’esprit critique et l’initiative américains. J’ai ensuite vécu à Zurich, où le multilinguisme est encore plus évident qu’à Genève. Les habitants sont très polyglottes, ce qui n’est pas surprenant dans un pays comme la Suisse, où il y a trois langues nationales. À cela s’ajoute la maîtrise quasi universelle de l’anglais. La plupart des gens parlent couramment deux, voire trois langues, ce qui représente un immense avantage. Dans de nombreux autres pays – que ce soit en Amérique, en Angleterre ou même en France – la majorité des personnes ne maîtrisent qu’une seule langue. Cette capacité linguistique, typique des Suisses, est non seulement un excellent exercice mental, mais aussi un signe d’ouverture d’esprit. En plus de cette diversité linguistique, le système éducatif suisse met souvent l’accent sur des matières comme les mathématiques, qui sont enseignées à un niveau plus poussé qu’aux États-Unis. Aux États-Unis, l’approche éducative laisse souvent plus de liberté à l’enfant pour explorer ses centres d’intérêt et développer ses points forts, mais cela peut se faire au détriment de ses points faibles, qui sont parfois moins travaillés.
On me demande souvent si les États-Unis sont vraiment le pays des opportunités, où l'on peut réaliser ses rêves plus facilement qu’ailleurs. Est-ce vrai ? Je réponds oui, c’est vrai, mais c’est aussi plus difficile qu’on le pense. Tout d’abord, l’Amérique a beaucoup changé depuis l’époque où j’y vivais. Ensuite, bien que les opportunités y soient toujours présentes, elles sont désormais plus difficiles à saisir. Cependant, le potentiel de réussite y reste incomparable, ce qui est indéniablement un atout majeur. Comme dans tout, il y a un bon et un mauvais côté. Pour être honnête, j’ai quitté les États-Unis parce que je n’aimais pas ce pays. Pourquoi ? Qu’est-ce qui ne me plaisait pas ? Pour moi, Trump symbolise tout ce que je déteste en Amérique : un aspect superficiel où seule compte la réussite, mais une réussite souvent fondée sur les apparences et l’argent. Les relations y semblent parfois dictées par l’intérêt plutôt que par une réelle sincérité. Une mentalité où "tricher est acceptable tant que vous ne vous faites pas attraper", et où finir premier, peu importe les moyens, est considéré comme une victoire. Bien sûr, cela ne reflète pas toute l’Amérique. Ma sœur, qui y a passé toute sa vie, affirme avoir noué des amitiés sincères avec des Américains. Mais ces traits superficiels, basés sur l’apparence et l’argent, restent des aspects que je n’aimais pas et qui m’ont poussé à partir.
Cela dit, il serait injuste de ne pas reconnaître les aspects extraordinaires des États-Unis. C’est un pays où des personnes accomplissent des choses incroyables, avec des réussites qu’elles ne pourraient probablement pas atteindre ailleurs. Prenons par exemple Oprah Winfrey : issue d’un milieu très modeste et ayant vécu des traumatismes durant son enfance, elle est devenue l’une des femmes les plus influentes au monde, une milliardaire respectée. Un tel parcours serait difficilement envisageable en Suisse. Même dans le domaine des start-up, on observe cette différence. Aux États-Unis, il n’est pas rare de voir des start-up se vendre pour des milliards de dollars, alors qu’en Suisse, dépasser les 100 millions est déjà un exploit. Ce n’est pas qu’il manque de talent en Suisse, mais le marché y est beaucoup plus petit, ce qui oblige souvent les entrepreneurs suisses à s’exporter rapidement. En somme, les États-Unis offrent un potentiel énorme, mais cela vient avec son lot de défis et de sacrifices.
Enfance entre deux cultures : Discipline suisse et liberté américaine
Mes parents étaient des personnes bienveillantes, pas trop strictes, ce qui m’allait parfaitement. Mon enfance s’est déroulée en Amérique, où la manière d’élever les enfants est très différente de celle pratiquée en Suisse. Aux États-Unis, on dit souvent que "l’enfant est roi". En Suisse, au contraire, on avait l’habitude de dire : "Les enfants doivent être vus, mais pas entendus." Cela signifiait qu’on attendait d’eux qu’ils se comportent bien, qu’ils ne fassent pas de bruit ni de désordre. Leur côté enfantin, bruyant et joueur, était souvent réprimé au profit de la discipline. Aux États-Unis, c’était beaucoup plus relâché, avec moins de règles strictes. Si j’avais eu des enfants, je pense que j’aurais adopté une approche plus libre, à l’américaine. Quand je venais en Suisse, c’était une tout autre ambiance, surtout avec mon grand-père. Il était sévère, et je devais toujours bien me tenir, éviter de faire ci ou ça. Je n’aimais pas cette rigidité. Pourtant, avec le recul, je pense que l’essentiel pour un enfant est d’être élevé selon les normes de son environnement, afin de mieux s’intégrer.
Amour parental : Soutien silencieux et gestes qui marquent
Mes parents ont tous deux vécu jusqu’à environ 90 ans. Bien sûr, plusieurs facteurs jouent un rôle, mais je crois que la génétique est déterminante. Ma mère était très attentive à sa santé : elle ne fumait pas, ne buvait pas, faisait attention à son alimentation, et pratiquait toujours un peu d’exercice. Elle a eu une vie en bonne santé jusqu’à trois mois avant sa mort, lorsqu’un problème de dos et des douleurs intenses l’ont amenée à prendre de la morphine. Elle est décédée rapidement après ces trois mois difficiles. Mon père, quant à lui, menait un mode de vie moins rigoureux. Il fumait un cigare le soir et buvait presque une bouteille de vin par jour. Il faisait moins attention à ce qu’il mangeait, mais malgré tout, il a vécu aussi longtemps que ma mère et en bonne santé jusqu’à un âge avancé. Cela montre, d’une certaine manière, que suivre scrupuleusement les "bonnes pratiques" de santé n’a pas forcément un impact majeur sur la longévité si la génétique est favorable. Mes parents étaient aussi des intellectuels. Leur carrière dans la recherche médicale universitaire reflétait leur attachement à des valeurs intellectuelles et artistiques. Bien qu’ils n’étaient pas opposés à l’argent, ils le considéraient comme secondaire par rapport à des activités intellectuelles ou créatives. Ils ne m’ont jamais imposé de voie précise, préférant m’encourager à être la meilleure version de moi-même dans le domaine qui me passionnait. Je garde un souvenir très fort de l’amour et du soutien qu’ils m’ont toujours apportés. Une anecdote me revient en particulier : à 12 ou 13 ans, je ne réussissais pas très bien à l’école, et mes professeurs ont convoqué mes parents. Mon père m'a totalement soutenu lors de la réunion, même en mon absence ce jour-là. Cela m’a profondément marqué et m’a donné un sentiment de protection et de confiance énorme.
Un jour, un collègue de travail m’a confié qu’il avait dit à son enfant : "Je t’aime". Il était très ému de l’avoir fait, car pour lui, c’était une grande étape. Il m’a ensuite raconté que son père, d’origine espagnole, ne lui avait jamais exprimé son amour, et qu’il avait grandi avec ce sentiment de dureté et de distance. Moi, mon père ne m’a jamais dit directement "je t’aime", mais je n’ai jamais douté de l’amour qu’il avait pour moi. Je le sentais à travers ses actes et son soutien constant.
Une histoire triste et une histoire joyeuse.
L’histoire la plus triste pour moi, c’est celle du frère de mon père. Il s’est suicidé à l’âge de 56 ans. Il vivait à Zurich, tandis que mon père habitait à Boston à cette époque. Mon père était très proche de son frère, l’un de ses deux frères. Cette perte l’a profondément marqué, et il a toujours ressenti une certaine culpabilité, pas dans le sens où il aurait pu empêcher l’acte, mais il se demandait s’il aurait pu faire plus. Cette douleur l’a accompagné pendant de nombreuses années, et pour moi, c’est une des histoires les plus tristes de notre famille. En revanche, pour une histoire heureuse, j’en ai beaucoup, mais aucune ne me vient immédiatement en tête comme exceptionnelle. Cependant, une petite anecdote me fait toujours sourire et me rappelle à quel point mon père m’aimait, même si c’est une histoire assez banale. Quand j’étais enfant, peut-être vers 12 ans, mon père avait un grand portefeuille en cuir, bien rempli, qui pour moi symbolisait la réussite et l’image d’un homme d’affaires accompli. Je n’avais évidemment pas besoin d’un tel portefeuille à cet âge, mais je le voulais absolument, car pour moi, c’était un signe de prestige.
Un jour, pendant des vacances, j’ai tellement insisté et pleuré pour qu’il m’en achète un identique, qu’il a fini par céder, malgré son incompréhension : "Mais pourquoi tu veux ça ? Tu n’en as pas besoin." Finalement, il m’a acheté ce portefeuille. J’étais fou de joie ! Pour moi, c’était bien plus qu’un simple objet : c’était une preuve d’amour et un symbole que, d’une certaine manière, je pouvais me sentir à sa hauteur, avec mon « portefeuille de grand homme ». Ce geste, même s’il était simple, m’a marqué profondément. C’est une histoire qui m’a apporté énormément de bonheur.
Le Suicide en Suisse : une réflexion sur les causes et les méthodes
Un journaliste étranger m’a posé une question sur le suicide en Suisse : pourquoi les taux sont-ils si élevés, et quelles sont les méthodes les plus couramment utilisées ? J’ai répondu qu’en Suisse, une méthode très répandue est de se jeter devant un train. Mon oncle s’est suicidé de cette manière. Ce jour-là, il se rendait chez son psychiatre à Bâle depuis Zurich. Bien qu’il possédât une voiture, il ne se sentait pas en état de conduire et a pris le train. Une fois à la gare, il s’est jeté sur les rails, devant un train arrivant en sens inverse. Ce genre de drame est rarement mentionné publiquement, mais cela arrive presque tous les jours en hiver. Si vous prenez souvent le train, surtout en hiver, vous entendez régulièrement des annonces indiquant un « accident de personne ». Cela signifie généralement un suicide. Les mois de novembre et décembre, où la lumière est rare et le ciel gris omniprésent, accentuent la dépression chez beaucoup de gens. Ce phénomène n’est pas spécifique à la Suisse. Dans les pays scandinaves, où la lumière naturelle est encore plus limitée en hiver, les taux de suicide augmentent également durant cette période. Il est important de noter que le suicide est un fléau mondial. Chaque année, environ 500 000 personnes se donnent la mort, un chiffre largement supérieur à celui des décès causés par les guerres, qui varient entre 120 000 et 160 000 selon les années. Cela démontre que le suicide est un problème global souvent sous-estimé.
Les raisons derrière un suicide sont multiples. Cela implique généralement un état psychologique fragile et une accumulation de facteurs : des événements déclencheurs, des conditions de vie difficiles, ou un profond désespoir. Chaque histoire est unique, mais le point commun est ce moment où la personne n’arrive plus à s’accrocher à la vie et perd tout espoir. Pourtant, comprendre ce qui mène une personne à ce point de rupture reste une tâche complexe et très variée vitale pour prévenir ces drames. Très souvent ça vient de son enfance. C’est lié à un manque d’estime de soi.
La Toussaint et Halloween : Entre mémoire des défunts et traditions oubliées
Je pense à mes parents tous les jours. En Suisse, il y a une fête appelée la Toussaint, célébrée dans tous les pays chrétiens. La Toussaint, qui a lieu le 1er novembre, est dédiée à tous les saints. C’est aussi un moment où l’on est censé se souvenir des défunts. Par exemple, Halloween, qui a lieu le 31 octobre, trouve ses origines dans des traditions liées aux esprits, notamment les mauvais esprits censés venir hanter les vivants. Aujourd’hui, Halloween est devenu un événement purement commercial, et les gens en ont oublié ses racines spirituelles. La Toussaint, quant à elle, est une fête plus sobre, où l’on se souvient des proches disparus. Personnellement, je ne ressens pas le besoin d’attendre la Toussaint pour penser à mes parents, car je pense à eux tous les jours. Cela fait cinq ans qu’ils sont décédés, et je me rends régulièrement au cimetière pour leur rendre hommage.
En Suisse, il existe de nombreuses maisons de retraite pour les personnes âgées, et ce système est bien organisé, car il est pris en charge par l’État. Cependant, les mentalités à ce sujet varient selon les cultures. Par exemple, en Asie, placer ses parents dans une maison de retraite est souvent perçu comme honteux. Cela peut être très mal vu, car les familles considèrent qu’il est de leur devoir de s’occuper de leurs aînés à domicile. En Suisse, c’est différent. Ici, cela n’est pas mal perçu, notamment parce que nos sociétés, relativement riches, permettent d’offrir un meilleur encadrement et des soins adaptés aux personnes âgées. Souvent, ces soins sont bien plus complets dans un établissement spécialisé que ce qu’une famille pourrait offrir à domicile. Cela décharge aussi la jeune génération, pour qui s’occuper d’une personne âgée peut être particulièrement éprouvant. Cependant, l’idée reste de maintenir un lien en leur rendant visite régulièrement.