En tant que journaliste, j’ai beaucoup voyagé et j'ai visité beaucoup de pays avec des montagnes magnifiques, venant moi-même d’un pays avec des montagnes éminentes, et avec des traditions ancestrales. La désalpe signifie la descente des vaches. Cette tradition ancestrale s’est transformée depuis 32 ans en une grande fête populaire.
Cet automne, j’y ai participé à Saint-Cergue. J'ai dû choisir une fête, car celle-ci se déroule à la même période dans tous les cantons de Suisse.
De milliers de visiteurs : un spectacle somptueux
Selon la carte routière, le trajet de Genève à Saint-Cergue était de 35 minutes, mais celui-ci a duré plus d’une heure. Dix kilomètres avant le village, il y avait un énorme embouteillage, car des milliers de visiteurs venus de partout voulaient y participer. Il y avait tellement de visiteurs extérieurs que la mairie du village a dû organiser un grand parking à plus de 15 kilomètres de Saint-Cergue, avec une navette de bus jusqu’au village. La chaleur du dernier jour de septembre était forte. Certaines personnes impatientes ne voulaient pas attendre la navette et se dirigeaient vers le village par la forêt. Tout ça était spectaculaire en raison de la somptuosité de la désalpe.
Un peu d’histoire
Saint- Cergue est une commune suisse du canton de Vaud, entourée de montagnes et de forêts avec ses 2800 habitants. En 1798, Saint-Cergue passe sous domination de la France napoléonienne, puis devient en 1803 une commune du nouveau Canton de Vaud. Un monsieur vêtu du costume traditionnel m'a dit fièrement qu'en 1733 Jean-Jacques Rousseau était passé par le centre du village et que depuis, cette place et la rue principale portent son nom. Comme dans tous les villages suisses, à Saint-Cergue régnaient la sérénité et la paix. Et la nature était si belle.
Une
manifestation qui rappelle les parades soviétiques
Durant la désalpe, le troupeau de vaches a traversé trois fois le centre du village, accompagné des bergers et des paysans. C'étaient les moments que j'attendais. Toutes les vaches étaient décorées de fleurs et de leurs plus belles cloches... Les jeunes bergers, des filles et des garçons, gardaient avec soin la ligne et la distance entre les vaches. Et derrière, les artistes jouaient des instruments nationaux et chantaient "Le ranz des vaches".
Cette image me rappelle les parades soviétiques quand j'étais jeune. Tous les travailleurs d'usine et de fabrique, les fonctionnaires, les paysans, les étudiants et les écoliers passaient par la grand place du ville tenant des fleurs dans leurs mains. Après la chute de l'URSS, tout s’est arrêté comme si l’eau avait été coupée. Depuis, non seulement les vaches, mais même les gens ne font plus de manifestations festives comme ici. Alors avec cette tradition, les Suisses montrent au monde comment faire de l'élevage en manière de qualité et de soin. Les Suisses font également une grande publicité pour les produits laitiers et le fromage suisse. Les événements de désalpe se passent dans toute la Suisse et ils attirent des milliers de touristes.
Après une journée d'émotions sur les alpages, est née l’idée de faire un événement similaire dans mon pays au Kirghizistan grâce à mon association "Alpalatoo". Celle-ci a été créée pour faire des liens culturels entre l'Asie Centrale et la Suisse. Elle fonctionne avec des projets bilatéraux entre les continents.