Avez-vous une anecdote à raconter, un récit personnel qui attend d'être partagé, ou peut-être un journal intime rempli de réflexions ? Qu'il s'agisse d'un souvenir poignant du passé de votre famille, d'une mémoire chère à vos grands-parents ou d'un morceau d'histoire de votre village ou de votre ville, vos contributions sont les bienvenues. Nous nous engageons à compléter, enrichir et renouveler l'histoire oubliée, afin de la transmettre aux générations futures.
Il
n'existe pas de règle d'or universelle. A chacun la sienne. La
mienne, c'est d'oser... Oser un premier pas, même s’il a l'air de
ne mener nulle part... Oser commencer même si l’on ignore si la
chose se réalisera un jour. Tenez un exemple, le mien : j'arrive en
Suisse, mon carnet d’adresses est vide et pourtant je n'hésite pas
à jeter une bouteille à la mer, en téléphonant à une inconnue.
Une écrivaine dont j'ai piqué le nom au hasard sur une liste des
écrivains suisses. J’ai été recompensé de mon culot puisque
elle m'a accueilli d’emblée non seulement en collègue mais en
amie. Depuis lors, des années se sont écoulées et nous avons passé
à une vitesse supérieure, nous sommes devenus des complices
littéraires.
La
religion est individuelle. L'amour de la patrie est le devoir de
tous.
Dire
d'une personne qu'elle est bonne ou qu'elle ne les pas, n'est pas un
jugement toujours juste envers elle. Il y a celles qui en a eu la
chance surmonter les obstacles de leur vie, et celles, amères, qui
n'y en pas réussi.
Acoutagava
L’écrivain
japonais Acoutagava a écrit: « Dommage que les dieux ne se
suicident pas… » Réflexion personnelle à cette question bizzare:
personne ne saura jamais si ce serait dommage ou pas que les dieux se
suicident ! Acoutagava s'est lui-même suicidé.
Le
migrant
Ce
migrant, c'est moi-même ! Un migrant parmi des milliers de migrants.
Un
jour, sans crier gare, une douleur intense s'en est prise à mon
estomac. J'ignorais son origine, reste qu’elle était belle et bien
là… Le hasard, ou la chance, me fit rencontrer la réponse au
cours d'une balade au bord du lac. Elle me vint d'un ami, un migrant
comme moi, un médecin bulgarie qui en avait beaucoup vu, beaucoup
vécu et savait que les émotions peuvent terrasser une âme. J'avais
mal à l'âme, me fit il comprendre. Nous nous sommes assis côte à
côte sur la berge et nous avons longuement regardé les vagues. Je
me suis confié. Je savais qu’il me comprenait. Son diagnostique
fut clair. Mon estomac n'était pour rien dans mon malaise. J'avais
quitté ma terre et ma nouvelle terre, elle, n'était pas encore la
mienne… Je voguais entre deux réalités. Je me suis alors accroupi
pour prendre une poignée de terre, comme mon ami me le conseillait,
et j’ai dit merci au pays qui m'a accueilli.
Ma
douleur a disparu.
Chaque
humain a un but dans la vie, disons qu’il va à la chasse, à sa
façon. Dans cette chasse, il y a ceux qui piégent une souris et il
y a ceux qui réussissent à abattre un tigre.
Je
suis tombé par hasard à Genève sur un Suisse, qui avait visité le
Kirghizistan et m'a fait une réflexion qui m'a fait sourire: « J'ai
beaucoup aimé votre pays, cher Monsieur, ses montagnes, ses
paysages… et si je le compare à la Suisse, un pays riche, où l'on
paie beaucoup pour recevoir peu à manger, au Kirghizistan ; c'est le
contraire: avec peu d’argent, on se paie un festin ! »
A
mes yeux, il y a deux sortes de politiciens à la retraite : celui
qui va la tête haute et celui qui va la tête basse.
Il
y a les écriteaux qui interdisent de jeter les déchets ; il y a les
écriteaux qui interdisent de toucher les fils électriques, il y a
les écriteaux qui vous prient de rouler dans le bon sens ; il y a
tant d'écriteaux autour de nous, une marée d’écriteaux, mais je
n’en ai jamais vu un qui interdise de trahir un ami.
Mon
ami, sache qu’il y a la chance de la vie ; mon ami, sache qu’il y
a une autre chance, après la mort, lorsque on évoquera ton souvenir
en souriant "C'était un homme bon"
J'ai
perdu une seconde fois mon père… J'étais très amoureux, un de
ces amours fous d’adolescents. J'avais 16 ans et elle 15 ans. Un
soir d’hiver, à la nuit tombée, je me dirigeai vers sa maison. En
m’approchant de la fenêtre, me parvint de derrière le rideau
cette phrase terrible criée de la mère à sa fille: "Tu n'y
songes pas ! Un garçon sans père !" Je suis reparti dans le
froid, le cœur glacé. Je n'oublierai jamais.
La
tradition veut que le corps du mort reste trois jours dans une yourte
avant de partir au cimetière, accompagné des homme uniquement.
Le
mollah est le maître de la cérémonie. Il convoque publiquement le
fils aîné du défunt dont le devoir est de poser trois questions au
public au sujet de son père. La première : "Comment était mon
père?" La seconde : "Si mon père doit quelque choses à
l'un d'entre vous, qu'il me le dise, je m'en chargerai. La troisième
: "Si quelqu'un parmi vous doit de l'argent à mon père qu'il
le garde pour lui. »
Tout
ces habitudes remontes à des siècles et aussi loin qu'on s'en
souvienne aucune critique n'a jamais été prononcée ce jour la
envers le disparu.
On
ne peut que s’incliner devant la noblesse de ces rites.
La
pelle
Je
n'avais jamais pensé à elle. Elle faisait partie des simples objets
du jardin, dans lequel on se prenait les pieds quand on courait trop
vite! Et puis un jour, je l'ai vue autrement. Je l'ai vue creuser les
tombes, j’ai réalisé que son bruit métallique était le dernier
son que le mort entendait. J'écrirai désormais son nom avec une
majuscule. La Pelle, un formidable symbole.