Nov 21, 2024

Je m’en souviens

Les Deonnas occupent une place significative dans l'histoire de Genève, qui reflète également l'histoire de la Suisse. C'est pourquoi nous entamons notre projet "Je m'en souviens" en mettant en lumière cette famille empreinte de mystère.
Les Deonnas occupent une place significative dans l'histoire de Genève, qui reflète également l'histoire de la Suisse. C'est pourquoi nous entamons notre projet "Je m'en souviens" en mettant en lumière cette famille empreinte de mystère.
Les Deonnas occupent une place significative dans l'histoire de Genève, qui reflète également l'histoire de la Suisse. C'est pourquoi nous entamons notre projet "Je m'en souviens" en mettant en lumière cette famille empreinte de mystère.
Les Deonnas occupent une place significative dans l'histoire de Genève, qui reflète également l'histoire de la Suisse. C'est pourquoi nous entamons notre projet "Je m'en souviens" en mettant en lumière cette famille empreinte de mystère.

Histoire, mystique et politique : La vie fascinante d’une dynastie genevoise

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Laurence Deonna, grand reporter, écrivaine et photographe suisse : Une famille entre art et politique : L'influence des ancêtres sur ma vie

Moi, j'ai toujours recherché des endroits où personne n'allait, car je voulais découvrir d'autres cultures que la mienne, même si j'aime profondément ma propre culture. Je savais que sur cette planète, d'autres personnes avaient une vision différente de la vie. C'est cela que je voulais comprendre, pour m'enrichir.

Préserver l'identité genevoise : un défi pour l'avenir

Genève est mon canton et ma ville. J'y ai passé mon enfance, et ma famille y est enracinée depuis plusieurs générations. Cependant, les Genevois ne forment pas un groupe homogène. Les familles sont très mélangées en raison de l'internationalité de Genève, qui a attiré des gens de tous les pays au fil des siècles. Les vrais Genevois deviennent de plus en plus rares. Je crois que le VVF (Vieux Vivant de Genève) devrait les préserver, comme on protège les plantes rares. Bientôt, nous serons dans des réserves, comme les Indiens d'Amérique, et vous viendrez nous observer, car les vrais Genevois se font très rares aujourd'hui.

Un héritage politique et moral : Les choix courageux de mon père en temps de guerre

Bien entendu, j'aime mon pays, mon canton, ma ville. Je suis un enfant qui a vécu la Deuxième Guerre mondiale sur le territoire suisse, et également un peu sur le territoire français. Nous avions des domaines avec des fermes, des champs, des maisons, et des bois, qui s'étendaient de part et d'autre de la frontière franco-suisse. Cela a permis à mon père, un grand homme politique qui avait fait toutes ses études en Allemagne et parlait parfaitement l'allemand, de nouer des contacts avec les soldats allemands postés à la frontière. Les Savoyards, les Français, ne parlaient pas un mot d'allemand. Grâce à cela, il a obtenu un permis pour traverser la frontière et aller voir nos forêts et nos champs. Cela lui a également permis, discrètement, de faire passer des résistants au nazisme, ainsi que, probablement, des Juifs, à travers nos forêts.

Nous vivions dans un domaine à cheval sur la France et la Suisse, avec la frontière traversant notre terrain. Pendant la guerre, mon père, qui parlait allemand, avait obtenu un Ausweis, une permission pour se rendre sur son domaine en France. Les Allemands lui avaient donné cette permission parce qu'il parlait leur langue. Grâce à cela, il a pu aider de nombreux résistants et Juifs à passer à travers nos bois pour se cacher. Ces gens arrivaient souvent la nuit et repartaient au matin. Le problème était de faire taire les chiens, qui aboyaient sans cesse. Nous devions leur donner des pilules pour les endormir. Mon père était un homme politique, avec la politique dans le sang. Il était un juriste, journaliste, et homme politique. C'était un homme de droite, mais d'une droite intelligente, tolérante, et imaginative, qui savait se heurter aux idées reçues.

Un érudit et ses 120 livres : le génie qui écrivait en latin

Mon grand-père paternel était un personnage extraordinaire, que certains considéraient comme un génie. C'était un érudit qui écrivait encore en latin avec ses correspondants de Vienne. Il parlait de nombreuses langues et avait écrit 120 livres sur l'archéologie et l'histoire de Genève. Il avait également créé des revues sur Genève, car, bien qu'il aimât la Grèce et la Turquie, il aimait aussi profondément son pays. En tant que reporter, j'ai souvent pris conscience de la grandeur de mon grand-père. Un jour, au Cap, en Afrique, en visitant un musée, le directeur m'a demandé si j'étais apparentée à Valdemar Deona, le grand archéologue. J'ai répondu par l'affirmative, et c'est alors que j'ai réalisé à quel point mon grand-père était un homme important. C'est lui qui a créé le Musée d'Art et d'Histoire de Genève. Il était très timide, et le seul compliment qu'il m'a fait un jour était : "Tu es jolie, tu ressembles à une amphore", en référence à la forme d'une robe moulante que je portais. Mon grand-père s'intéressait aussi beaucoup à l'ésotérisme, aux phénomènes surnaturels, et il interviewait des femmes qui lisaient dans le ciel. Il aimait les vieilles pierres, mais était aussi fasciné par le mystère. Avant de mourir, il a dit à ma grand-mère : "Je vais enfin savoir la différence entre le mystère et la mystique." C'était un personnage hors du commun. Enfin mon grand-père était un des plus grands archéologues grecs du monde. Il a écrit 120 livres sur l'archéologie, l'histoire de Genève, l'histoire des exorcismes, des charlatans, des chamanes, et bien plus encore. C'était un phénomène. Lorsqu'il est mort, ses titres étaient si nombreux qu'ils remplissaient toute la page de nécrologie.

Du côté de ma mère, la famille était moins artistique, plus bourgeoise. Mon grand-père maternel possédait des usines de papier en Alsace. Lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté, les premiers coups de feu ont été tirés dans le jardin de mes grands-parents. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, ils ont dû quitter l'Alsace pour revenir en Suisse, où mon grand-père a continué son activité. C'était une famille bourgeoise, mais extrêmement généreuse. En 1956, lors de l'exode massif des Hongrois fuyant les Soviétiques après l'insurrection de Budapest, ma famille a beaucoup aidé ces réfugiés, en les logeant et en les soutenant. Après la guerre, ils se sont également occupés des réfugiés, et ma mère est allée à Vienne pour aider les femmes qui sortaient des camps de concentration.

Ma famille est, sans aucun doute, exceptionnelle, mais cet héritage imposant à porter peut parfois expliquer le poids que je ressens et le malaise intérieur qui en découle.



Laurence Deonna, grand reporter, écrivaine et photographe suisse : Une famille entre art et politique : L'influence des ancêtres sur ma vie

Moi, j'ai toujours recherché des endroits où personne n'allait, car je voulais découvrir d'autres cultures que la mienne, même si j'aime profondément ma propre culture. Je savais que sur cette planète, d'autres personnes avaient une vision différente de la vie. C'est cela que je voulais comprendre, pour m'enrichir.

Préserver l'identité genevoise : un défi pour l'avenir

Genève est mon canton et ma ville. J'y ai passé mon enfance, et ma famille y est enracinée depuis plusieurs générations. Cependant, les Genevois ne forment pas un groupe homogène. Les familles sont très mélangées en raison de l'internationalité de Genève, qui a attiré des gens de tous les pays au fil des siècles. Les vrais Genevois deviennent de plus en plus rares. Je crois que le VVF (Vieux Vivant de Genève) devrait les préserver, comme on protège les plantes rares. Bientôt, nous serons dans des réserves, comme les Indiens d'Amérique, et vous viendrez nous observer, car les vrais Genevois se font très rares aujourd'hui.

Un héritage politique et moral : Les choix courageux de mon père en temps de guerre

Bien entendu, j'aime mon pays, mon canton, ma ville. Je suis un enfant qui a vécu la Deuxième Guerre mondiale sur le territoire suisse, et également un peu sur le territoire français. Nous avions des domaines avec des fermes, des champs, des maisons, et des bois, qui s'étendaient de part et d'autre de la frontière franco-suisse. Cela a permis à mon père, un grand homme politique qui avait fait toutes ses études en Allemagne et parlait parfaitement l'allemand, de nouer des contacts avec les soldats allemands postés à la frontière. Les Savoyards, les Français, ne parlaient pas un mot d'allemand. Grâce à cela, il a obtenu un permis pour traverser la frontière et aller voir nos forêts et nos champs. Cela lui a également permis, discrètement, de faire passer des résistants au nazisme, ainsi que, probablement, des Juifs, à travers nos forêts.

Nous vivions dans un domaine à cheval sur la France et la Suisse, avec la frontière traversant notre terrain. Pendant la guerre, mon père, qui parlait allemand, avait obtenu un Ausweis, une permission pour se rendre sur son domaine en France. Les Allemands lui avaient donné cette permission parce qu'il parlait leur langue. Grâce à cela, il a pu aider de nombreux résistants et Juifs à passer à travers nos bois pour se cacher. Ces gens arrivaient souvent la nuit et repartaient au matin. Le problème était de faire taire les chiens, qui aboyaient sans cesse. Nous devions leur donner des pilules pour les endormir. Mon père était un homme politique, avec la politique dans le sang. Il était un juriste, journaliste, et homme politique. C'était un homme de droite, mais d'une droite intelligente, tolérante, et imaginative, qui savait se heurter aux idées reçues.

Un érudit et ses 120 livres : le génie qui écrivait en latin

Mon grand-père paternel était un personnage extraordinaire, que certains considéraient comme un génie. C'était un érudit qui écrivait encore en latin avec ses correspondants de Vienne. Il parlait de nombreuses langues et avait écrit 120 livres sur l'archéologie et l'histoire de Genève. Il avait également créé des revues sur Genève, car, bien qu'il aimât la Grèce et la Turquie, il aimait aussi profondément son pays. En tant que reporter, j'ai souvent pris conscience de la grandeur de mon grand-père. Un jour, au Cap, en Afrique, en visitant un musée, le directeur m'a demandé si j'étais apparentée à Valdemar Deona, le grand archéologue. J'ai répondu par l'affirmative, et c'est alors que j'ai réalisé à quel point mon grand-père était un homme important. C'est lui qui a créé le Musée d'Art et d'Histoire de Genève. Il était très timide, et le seul compliment qu'il m'a fait un jour était : "Tu es jolie, tu ressembles à une amphore", en référence à la forme d'une robe moulante que je portais. Mon grand-père s'intéressait aussi beaucoup à l'ésotérisme, aux phénomènes surnaturels, et il interviewait des femmes qui lisaient dans le ciel. Il aimait les vieilles pierres, mais était aussi fasciné par le mystère. Avant de mourir, il a dit à ma grand-mère : "Je vais enfin savoir la différence entre le mystère et la mystique." C'était un personnage hors du commun. Enfin mon grand-père était un des plus grands archéologues grecs du monde. Il a écrit 120 livres sur l'archéologie, l'histoire de Genève, l'histoire des exorcismes, des charlatans, des chamanes, et bien plus encore. C'était un phénomène. Lorsqu'il est mort, ses titres étaient si nombreux qu'ils remplissaient toute la page de nécrologie.

Du côté de ma mère, la famille était moins artistique, plus bourgeoise. Mon grand-père maternel possédait des usines de papier en Alsace. Lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté, les premiers coups de feu ont été tirés dans le jardin de mes grands-parents. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, ils ont dû quitter l'Alsace pour revenir en Suisse, où mon grand-père a continué son activité. C'était une famille bourgeoise, mais extrêmement généreuse. En 1956, lors de l'exode massif des Hongrois fuyant les Soviétiques après l'insurrection de Budapest, ma famille a beaucoup aidé ces réfugiés, en les logeant et en les soutenant. Après la guerre, ils se sont également occupés des réfugiés, et ma mère est allée à Vienne pour aider les femmes qui sortaient des camps de concentration.

Ma famille est, sans aucun doute, exceptionnelle, mais cet héritage imposant à porter peut parfois expliquer le poids que je ressens et le malaise intérieur qui en découle.



Laurence Deonna, grand reporter, écrivaine et photographe suisse : Une famille entre art et politique : L'influence des ancêtres sur ma vie

Moi, j'ai toujours recherché des endroits où personne n'allait, car je voulais découvrir d'autres cultures que la mienne, même si j'aime profondément ma propre culture. Je savais que sur cette planète, d'autres personnes avaient une vision différente de la vie. C'est cela que je voulais comprendre, pour m'enrichir.

Préserver l'identité genevoise : un défi pour l'avenir

Genève est mon canton et ma ville. J'y ai passé mon enfance, et ma famille y est enracinée depuis plusieurs générations. Cependant, les Genevois ne forment pas un groupe homogène. Les familles sont très mélangées en raison de l'internationalité de Genève, qui a attiré des gens de tous les pays au fil des siècles. Les vrais Genevois deviennent de plus en plus rares. Je crois que le VVF (Vieux Vivant de Genève) devrait les préserver, comme on protège les plantes rares. Bientôt, nous serons dans des réserves, comme les Indiens d'Amérique, et vous viendrez nous observer, car les vrais Genevois se font très rares aujourd'hui.

Un héritage politique et moral : Les choix courageux de mon père en temps de guerre

Bien entendu, j'aime mon pays, mon canton, ma ville. Je suis un enfant qui a vécu la Deuxième Guerre mondiale sur le territoire suisse, et également un peu sur le territoire français. Nous avions des domaines avec des fermes, des champs, des maisons, et des bois, qui s'étendaient de part et d'autre de la frontière franco-suisse. Cela a permis à mon père, un grand homme politique qui avait fait toutes ses études en Allemagne et parlait parfaitement l'allemand, de nouer des contacts avec les soldats allemands postés à la frontière. Les Savoyards, les Français, ne parlaient pas un mot d'allemand. Grâce à cela, il a obtenu un permis pour traverser la frontière et aller voir nos forêts et nos champs. Cela lui a également permis, discrètement, de faire passer des résistants au nazisme, ainsi que, probablement, des Juifs, à travers nos forêts.

Nous vivions dans un domaine à cheval sur la France et la Suisse, avec la frontière traversant notre terrain. Pendant la guerre, mon père, qui parlait allemand, avait obtenu un Ausweis, une permission pour se rendre sur son domaine en France. Les Allemands lui avaient donné cette permission parce qu'il parlait leur langue. Grâce à cela, il a pu aider de nombreux résistants et Juifs à passer à travers nos bois pour se cacher. Ces gens arrivaient souvent la nuit et repartaient au matin. Le problème était de faire taire les chiens, qui aboyaient sans cesse. Nous devions leur donner des pilules pour les endormir. Mon père était un homme politique, avec la politique dans le sang. Il était un juriste, journaliste, et homme politique. C'était un homme de droite, mais d'une droite intelligente, tolérante, et imaginative, qui savait se heurter aux idées reçues.

Un érudit et ses 120 livres : le génie qui écrivait en latin

Mon grand-père paternel était un personnage extraordinaire, que certains considéraient comme un génie. C'était un érudit qui écrivait encore en latin avec ses correspondants de Vienne. Il parlait de nombreuses langues et avait écrit 120 livres sur l'archéologie et l'histoire de Genève. Il avait également créé des revues sur Genève, car, bien qu'il aimât la Grèce et la Turquie, il aimait aussi profondément son pays. En tant que reporter, j'ai souvent pris conscience de la grandeur de mon grand-père. Un jour, au Cap, en Afrique, en visitant un musée, le directeur m'a demandé si j'étais apparentée à Valdemar Deona, le grand archéologue. J'ai répondu par l'affirmative, et c'est alors que j'ai réalisé à quel point mon grand-père était un homme important. C'est lui qui a créé le Musée d'Art et d'Histoire de Genève. Il était très timide, et le seul compliment qu'il m'a fait un jour était : "Tu es jolie, tu ressembles à une amphore", en référence à la forme d'une robe moulante que je portais. Mon grand-père s'intéressait aussi beaucoup à l'ésotérisme, aux phénomènes surnaturels, et il interviewait des femmes qui lisaient dans le ciel. Il aimait les vieilles pierres, mais était aussi fasciné par le mystère. Avant de mourir, il a dit à ma grand-mère : "Je vais enfin savoir la différence entre le mystère et la mystique." C'était un personnage hors du commun. Enfin mon grand-père était un des plus grands archéologues grecs du monde. Il a écrit 120 livres sur l'archéologie, l'histoire de Genève, l'histoire des exorcismes, des charlatans, des chamanes, et bien plus encore. C'était un phénomène. Lorsqu'il est mort, ses titres étaient si nombreux qu'ils remplissaient toute la page de nécrologie.

Du côté de ma mère, la famille était moins artistique, plus bourgeoise. Mon grand-père maternel possédait des usines de papier en Alsace. Lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté, les premiers coups de feu ont été tirés dans le jardin de mes grands-parents. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, ils ont dû quitter l'Alsace pour revenir en Suisse, où mon grand-père a continué son activité. C'était une famille bourgeoise, mais extrêmement généreuse. En 1956, lors de l'exode massif des Hongrois fuyant les Soviétiques après l'insurrection de Budapest, ma famille a beaucoup aidé ces réfugiés, en les logeant et en les soutenant. Après la guerre, ils se sont également occupés des réfugiés, et ma mère est allée à Vienne pour aider les femmes qui sortaient des camps de concentration.

Ma famille est, sans aucun doute, exceptionnelle, mais cet héritage imposant à porter peut parfois expliquer le poids que je ressens et le malaise intérieur qui en découle.



Laurence Deonna, grand reporter, écrivaine et photographe suisse : Une famille entre art et politique : L'influence des ancêtres sur ma vie

Moi, j'ai toujours recherché des endroits où personne n'allait, car je voulais découvrir d'autres cultures que la mienne, même si j'aime profondément ma propre culture. Je savais que sur cette planète, d'autres personnes avaient une vision différente de la vie. C'est cela que je voulais comprendre, pour m'enrichir.

Préserver l'identité genevoise : un défi pour l'avenir

Genève est mon canton et ma ville. J'y ai passé mon enfance, et ma famille y est enracinée depuis plusieurs générations. Cependant, les Genevois ne forment pas un groupe homogène. Les familles sont très mélangées en raison de l'internationalité de Genève, qui a attiré des gens de tous les pays au fil des siècles. Les vrais Genevois deviennent de plus en plus rares. Je crois que le VVF (Vieux Vivant de Genève) devrait les préserver, comme on protège les plantes rares. Bientôt, nous serons dans des réserves, comme les Indiens d'Amérique, et vous viendrez nous observer, car les vrais Genevois se font très rares aujourd'hui.

Un héritage politique et moral : Les choix courageux de mon père en temps de guerre

Bien entendu, j'aime mon pays, mon canton, ma ville. Je suis un enfant qui a vécu la Deuxième Guerre mondiale sur le territoire suisse, et également un peu sur le territoire français. Nous avions des domaines avec des fermes, des champs, des maisons, et des bois, qui s'étendaient de part et d'autre de la frontière franco-suisse. Cela a permis à mon père, un grand homme politique qui avait fait toutes ses études en Allemagne et parlait parfaitement l'allemand, de nouer des contacts avec les soldats allemands postés à la frontière. Les Savoyards, les Français, ne parlaient pas un mot d'allemand. Grâce à cela, il a obtenu un permis pour traverser la frontière et aller voir nos forêts et nos champs. Cela lui a également permis, discrètement, de faire passer des résistants au nazisme, ainsi que, probablement, des Juifs, à travers nos forêts.

Nous vivions dans un domaine à cheval sur la France et la Suisse, avec la frontière traversant notre terrain. Pendant la guerre, mon père, qui parlait allemand, avait obtenu un Ausweis, une permission pour se rendre sur son domaine en France. Les Allemands lui avaient donné cette permission parce qu'il parlait leur langue. Grâce à cela, il a pu aider de nombreux résistants et Juifs à passer à travers nos bois pour se cacher. Ces gens arrivaient souvent la nuit et repartaient au matin. Le problème était de faire taire les chiens, qui aboyaient sans cesse. Nous devions leur donner des pilules pour les endormir. Mon père était un homme politique, avec la politique dans le sang. Il était un juriste, journaliste, et homme politique. C'était un homme de droite, mais d'une droite intelligente, tolérante, et imaginative, qui savait se heurter aux idées reçues.

Un érudit et ses 120 livres : le génie qui écrivait en latin

Mon grand-père paternel était un personnage extraordinaire, que certains considéraient comme un génie. C'était un érudit qui écrivait encore en latin avec ses correspondants de Vienne. Il parlait de nombreuses langues et avait écrit 120 livres sur l'archéologie et l'histoire de Genève. Il avait également créé des revues sur Genève, car, bien qu'il aimât la Grèce et la Turquie, il aimait aussi profondément son pays. En tant que reporter, j'ai souvent pris conscience de la grandeur de mon grand-père. Un jour, au Cap, en Afrique, en visitant un musée, le directeur m'a demandé si j'étais apparentée à Valdemar Deona, le grand archéologue. J'ai répondu par l'affirmative, et c'est alors que j'ai réalisé à quel point mon grand-père était un homme important. C'est lui qui a créé le Musée d'Art et d'Histoire de Genève. Il était très timide, et le seul compliment qu'il m'a fait un jour était : "Tu es jolie, tu ressembles à une amphore", en référence à la forme d'une robe moulante que je portais. Mon grand-père s'intéressait aussi beaucoup à l'ésotérisme, aux phénomènes surnaturels, et il interviewait des femmes qui lisaient dans le ciel. Il aimait les vieilles pierres, mais était aussi fasciné par le mystère. Avant de mourir, il a dit à ma grand-mère : "Je vais enfin savoir la différence entre le mystère et la mystique." C'était un personnage hors du commun. Enfin mon grand-père était un des plus grands archéologues grecs du monde. Il a écrit 120 livres sur l'archéologie, l'histoire de Genève, l'histoire des exorcismes, des charlatans, des chamanes, et bien plus encore. C'était un phénomène. Lorsqu'il est mort, ses titres étaient si nombreux qu'ils remplissaient toute la page de nécrologie.

Du côté de ma mère, la famille était moins artistique, plus bourgeoise. Mon grand-père maternel possédait des usines de papier en Alsace. Lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté, les premiers coups de feu ont été tirés dans le jardin de mes grands-parents. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, ils ont dû quitter l'Alsace pour revenir en Suisse, où mon grand-père a continué son activité. C'était une famille bourgeoise, mais extrêmement généreuse. En 1956, lors de l'exode massif des Hongrois fuyant les Soviétiques après l'insurrection de Budapest, ma famille a beaucoup aidé ces réfugiés, en les logeant et en les soutenant. Après la guerre, ils se sont également occupés des réfugiés, et ma mère est allée à Vienne pour aider les femmes qui sortaient des camps de concentration.

Ma famille est, sans aucun doute, exceptionnelle, mais cet héritage imposant à porter peut parfois expliquer le poids que je ressens et le malaise intérieur qui en découle.



Zhenishbek Edigeev

President of the "Alpalatoo" Association

The main office of the "Alpalatoo" Association is located in the city of Geneva, with a branch in the capital of Kyrgyzstan, Bishkek.

Address: City of Geneva, 24 Chemin de Beau-Soleil Street 1206